La mélodie des nombres

La mélodie des nombres

A travers les grands cycles de l’évolution cosmique, tels des métronomes reliés à un ordre supérieur, les nombres dévoilent l’harmonie des sphères célestes autant que l’intelligence déployée au sein du vivant. Sans les nombres et leurs multiples applications, point de vie et de compréhension de la vie telle que nous l’appréhendons aujourd’hui dans notre société moderne.

Il faut rendre grâce à l’illustre Pythagore de Samos (-580/-497 av J.C), initié, visionnaire et esprit de génie, tout aussi capable de démonstration magistrale en mathématiques, en géométrie, en théologie tout comme en politique. Ce grand philosophe, dont le nom signifie étymologiquement   « celui qui est annoncé par la Pythie », laissera beaucoup de mystères planés autour de son école tout en exerçant une influence très importante dans la société grecque de l’époque.

Pythagore disait « tout est nombre », et l’un de ses proches disciples expliquait que « le nombre est l’organe de décision du dieu artisan de l’ordre du monde ». La transmission de ses enseignements se faisait en grande partie oralement, en présence d’un nombre restreint d’élèves, ce qui peut expliquer qu’une partie essentielle de son œuvre ne nous soit pas parvenue par les voies officielles.

Il est juste de dire que les nombres sont partout et qu’ils rythment notre quotidien. Tout comme les couleurs et leur présence dans la constitution même du vivant, les nombres permettent de décliner de nombreuses sciences à travers les mathématiques, la géométrie, la chimie, la physique pour ne citer qu’elles.

Quand Pythagore affirmait que tout était nombre, il pointait du doigt des compréhensions, des connaissances métaphysiques, ésotériques, autant que les nombreuses applications théoriques et pratiques émergeant alors des mathématiques. Ce qui fait ici référence au mot « ésotérisme » renvoie directement à l’étymologie du mot issu du Grec ancien (à l’intérieur, pour les initiés), et ne doit être assimilé ou confondu avec le sens moderne que l’on donne à ce dernier. Il doit simplement être compris « par opposition » au terme « exotérique » ( à l’extérieur, accessible au public).

Pythagore, comme de nombreux chercheurs inspirés à travers les siècles mettait déjà en lumière les deux voies d’accès à la connaissance pour l’esprit humain. Certaines disciplines devaient restées inaccessibles au plus grand nombre car elles demandaient un réel travail de préparation intérieure, une solide assise psychologique et spirituelle, une croissance réel de l’esprit.

Tout ce que les nombres permettaient de révéler des lois de l’univers et du déploiement de l’Esprit au sein des différentes dimensions formaient un corps de connaissances secrètes. Les rapports entre la conscience et la matière n’étaient possible qu’avec cette mathématique sacrée si chère à Pythagore. Ainsi, avec les nombres, il ne s’agissait pas simplement de quantifier les avoirs de l’époque ni uniquement de démontrer l’implacable logique des mathématiques à l’aide de théorèmes.

La question qui est soulevée dans cette transmission reste simple, est-il possible que les nombres soient porteurs d’autres messages et permettent d’appréhender d’autres réalités au delà de la matière et des sciences physiques ?

Nos sociétés modernes se sont essentiellement penchées sur le langage des chiffres. Ces derniers peuvent être considérés comme les « enveloppes des nombres ». Cette image nous montre clairement qu’il est utile de ne pas confondre la coque avec le fruit qu’elle renferme, autrement exprimé, l’essence d’une réalité, d’un principe, avec l’une de ses manifestations possibles.

En se rappelant que la vie se déploie « à l’intérieur d’un cercle », que tout est véritablement cyclique, de l’embryon au mouvement de notre planète sur son axe, il sera plus facile de comprendre qu’il est d’abord question de géométrie sacrée et de rapports de proportions exprimés par les nombres.

L’expansion de la conscience individuelle et collective, le développement de l’esprit humain répondent eux aussi à des lois cosmiques échappant encore à notre compréhension. Les nombres racontent cette évolution spirituelle, offrant aux humains un autre regard sur le sens et l’essence de la vie.

Ce n’est pas parce que notre intelligence semble encore frileuse face à ces connaissances qu’elles n’existent pas pour autant et qu’elles ne définissent pas d’autres aspects du réel. La conscience évolue également à travers l’espace en parcourant des cercles de croissance. L’humanité en tant que champ/chant de conscience connaît des phases d’expansion ou de contraction, autrement exprimé des cycles de croissance mélodieux ou dissonants.

A l’intérieur de ces cercles de vie, la lumière, les rayonnements pour ne citer qu’eux sont des mouvements ondulatoires caractérisés par leur fréquence, leur longueur d’onde, donc par un nombre. Les nombres véhiculent de « l’information source » et cette information ne se réduit pas uniquement à la compréhension des lois de la matière. Ils sont porteurs d’intelligence, d’un potentiel créateur et doivent être appréhendés avec la sensibilité de l’âme plutôt qu’avec notre mental ordinaire.

A des fins de clarté, la sensibilité de l’âme exprime un niveau d’intelligence inné en chacun, et non une fragilité émotionnelle quelconque. Nous devons être très prudent avec les définitions « grand public » car elles s’éloignent fréquemment de l’essence contenue dans le langage que nous utilisons.

Quel plus beau témoignage de cette intelligence supérieure, de cette harmonie aux proportions parfaites que celle offerte par le nombre d’or ? Ce nombre, 1.618033988… exprime l’ordre avec lequel le créateur « le grand architecte de l’univers » déploie un modèle de perfection et de beauté à travers tous les règnes de la vie.

Nous sommes pleinement concernés par cet ordre parce que nous sommes une de ses manifestations, peu importe que nous décidions de l’entrevoir ou pas. L’homme ne fait pas tourner la terre en actionnant une gigantesque roue, ce n’est pas non plus son intelligence qui permet le mouvement des planètes sur leur orbite. Et pourtant, sans ce ballet céleste, nous ne pourrions être ici et maintenant.

L’omniprésence des nombres dans notre monde met en avant la portée microcosmique et macrocosmique de ces derniers. Si les nombres sont indispensables au séquençage du génome humain, ils apparaissent également comme la clé de la voûte céleste. De la matière à l’esprit et de l’esprit à la matière, les nombres nous montrent de façon magistrale que le hasard ne peut en aucune façon justifier le déploiement harmonieux de la vie dans cet univers.

La compréhension des lois et des principes expliquant cet ordre supérieur tiendrait peut-être plus d’une mélodie dont les corps célestes seraient les musiciens et les nombres, les primordiales notes de musique composant cette symphonie. En effet, il est bien ici question de rythmes, de fréquences, de vibrations, dans un contexte multidimensionnel. Tous ces échanges en apparence froids, mécaniques et quantifiables, n’en demeurent pas moins une forme de langage cosmique dont nous n’avons pas encore percé la véritable nature.

L’intelligence supérieure, le principe des principes est visible dans l’invisible à partir des nombres.
Nous passons tellement de temps à compter et mesurer de façon linéaire qu’il devient difficile d’envisager sérieusement d’autres rapports possibles, d’autres relations pouvant exister entre les nombres et l’évolution de la conscience collective sur une planète comme la nôtre.

Ainsi, l’être humain est un vaste chant vibratoire tel « un instrument de musique » capable de s’accorder aux justes vibrations de l’univers. C’est notre conscience et notre corps qui reçoivent cette Energie-Lumière-Information au fur et à mesure de leur progression. Les nombres sont les notes et les harmoniques de ce langage cosmique.

La symbolique des nombres, au delà des nombreuses interprétations plus ou moins inspirées est la partie visible d’un corps de connaissances visant à dévoiler les secrets de l’univers et les moyens dont dispose l’être humain pour connaître la pleine réalisation de l’esprit dans la matière.

Enfin, citons Platon pour qui « le nombre était le plus haut degré de la connaissance, l’essence même de l’harmonie cosmique et de l’harmonie intérieure ».A partir de cet instant, vous ne pourrez plus regarder les nombres comme des structures en apparence inertes. Vous ne confondrez plus chiffres et nombres, vous remarquerez dans votre existence « l’anodine présence » de certains nombres plus que d’autres, gardiens silencieux du temps et de l’espace dans lequel vous progressez sur le grand cercle de la vie…

O.V